vendredi 21 mars 2008

Principes d'unité politique du CRAC Saguenay

-Le CRAC c'est quoi?-

Le CRAC Saguenay (collectif de résistance anticapitaliste au Saguenay) est une organisation non hiérarchique réunissant des individus qui partagent une unité politique face à la nécessité de s’opposer au système économique capitaliste actuel. Nous considérons que l’exploitation de l’humain par l’humain, la destruction de l’environnement et la répression des luttes populaires par l’État font partie des rouages de notre société dominée par une classe bourgeoise nationale et internationale qui n’a de préoccupation qu’en regard des profits qu’elle accumule. De plus, nous jugeons que l’oppression des femmes reproduite à travers le système patriarcal et l’assujettissement des différentes minorités constituent des obstacles à l’émancipation de tous et de toutes. En ce sens, le CRAC est un lieu de synthèse qui vise à porter un regard global sur les combats des travailleurs et travailleuses, chômeurs-euses, assitéEs sociaux, femmes, étudiantEs, précaires et écologistes, afin de dégager des pistes d’actions collectives visant à bâtir une nouvelle société libérée du capitalisme et de toutes les formes de domination.


- Capitalisme -

Nous considérons d’abord le capitalisme en tant que mode de production de la vie matérielle, c’est-à-dire comme un ensemble de rapports sociaux qui déterminent comment, c’est-à-dire dans quelles conditions, les humains produisent et reproduisent ce dont ils ont besoin pour vivre et se reproduire. Le mode de production capitaliste, communément appelé système capitaliste, est caractérisé par des rapports sociaux qui séparent, d’un côté, les propriétaires privés des moyens de production (patrons, groupes d’actionnaires, etc. qui possèdent, par exemple, les usines et la matière qu’on y transforme) et de l’autre, les travailleurs-euses, manuel-les ou intellectuel-les, qui vendent leur force de travail contre un salaire. De cette division, il résulte qu’une minorité de la population décide de ce que la majorité de la population doit produire et dans quelle condition elle le fera. En conséquence, les travailleurs et travailleuses n’ont aucun contrôle, ou très peu, sur la façon dont la production, ainsi que la distribution des richesses sont organisées. C’est ainsi que la production de richesses ne sert, non pas à subvenir aux besoins et désirs de tous de manière égalitaire, mais plutôt à l’accumulation infinie du capital et sa concentration dans de moins en moins de mains. Nous insistons sur la division de la société en classes opposées et la lutte entre celles-ci qu’engendre le mode de production capitaliste.Nous insistons sur la division de la société en classes opposées et la lutte entre celles-ci qu’engendre le mode de production capitaliste. Nous défendons l’idée que, pour s’émanciper, la classe des travailleurs-euses doit mener une lutte visant l’abolition du capitalisme et de la société de classes. Nous sommes d’avis que la lutte contre le capitalisme et les différentes luttes contre toutes formes d’oppression sont interreliés et indissociables et qu’aucune hiérarchie ne doit être établie entre celles-ci.


.- Environnement -

Nous affirmons qu'il est nécessaire d'aller au-delà de l'illusion qu'un capitalisme régulé (alternative énergétique, taxe verte, etc.) pourrait être respectueux de l'environnement et assurer la survie de l'humanité. En regard de notre mode de production actuel, fondé sur la logique productiviste, l'accumulation du profit, la consommation excessive, la compétition entre multinationales, nous appuyons l'analyse selon laquelle nous devons radicalement transformer notre mode de production et de consommation si nous tenons à notre survie. Ce renversement doit déboucher sur une appropriation collective des moyens de production ainsi que sur leur contrôle démocratique afin que la société puisse réfléchir et décider des buts (fondée sur les besoins réels des individus) de la production.



- Féminisme -


Nous considérons que la domination des femmes résulte d'une oppression socialement construite - fondée sur la division des genres - qui traverse toutes les formes de domination ( classes sociales, ethniques, religieuses, etc) et qui est présente dans tous les rapports sociaux (dans les relations de travail, dans les relations personnelles, etc.) et organisations sociales (syndicats, organisations politiques et communautaires, etc.).

Nous croyons que l'oppression des femmes s'exerce au-delà de la sphère publique, à savoir dans la vie quotidienne des individus. Cette oppression se perpétue à travers une représentation idéologique qui naturalise les différences biologiques et psychologiques entre les sexes, et donc, les conditions d'oppression et d'exploitation des femmes.

Nous appuyons l'analyse selon laquelle les rapports d'exploitation et de domination entre les sexes existaient avant le capitalisme, mais qu'historiquement le développement de celui-ci a largement contribué à mettre en place des structures de domination fondées sur une hiérarchisation des genres. En effet, dans les rapports sociaux découlant du mode de production capitaliste, les femmes se retrouvent en situation d'oppression en raison de la division du travail entre les sexes. Les femmes effectuent la majeure partie du travail domestique, et cela gratuitement. Par ailleurs, on les retrouve majoritairement dans les secteurs du travail atypique. Par conséquent, on dénote une augmentation de la discrimination des femmes sur le marché du travail et celles-ci se retrouvent presque totalement exclues des leviers de pouvoir économique et politique.



- Question Nationale -


Notre position est que le nationalisme comme idéologie laisse transparaître que les individus ont les mêmes intérêts selon des critères linguistiques, raciaux, historiques et territoriaux et que ce faisant, elle cache l'existence de classes sociales aux intérêts antagoniques. Appréhender le monde d'un point de vue nationaliste consiste à entrer dans la logique de la compétition entre nation et à laisser à la classe dominante d'une nation donnée la direction des leviers du pouvoir politique et économique. Ainsi, nous ne croyons pas que l'indépendance nationale ne règle les problèmes d'exploitation, de domination, d'inégalités sociales, économiques et politiques. Seules des luttes internationalistes ayant pour but l'appropriation collective des richesses permettront de sortir les travailleurs du monde entier de leur domination. Toutefois, nous reconnaissons l'importance et la nécessité de soutenir toute lutte d'une nation opprimée, sans par contre, reléguer au second plan la lutte de classe.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Avec une plate-forme comme celle-ci, qui, ma foi, a une tendance anarcho-communiste, auriez-vous l'intention de vous rapprocher de la NÉFAC? c'est-à-dire; envisagez-vous un possible collectif NÉFAC-Saguenay?

Collectif Emma Goldman a dit…

C'est effectivement une avenue qui est explorer au sein du collectif présentement. Le débat est engagé sur une possible adhésion.

Anonyme a dit…

On voit bien aujourd'hui que la question nationale n'a rien avoir... c'est une évidence... n'importe quoi!

Comment ça que vous dites rien sur ce qui se passe à Ottawa, au moins un commentaire, non?
Me semble qu'il s'y déroule une crise politique et d'orientation de la bourgeoisie canaddienne... êtes vous capable d'analyse sur ce thème?